Bientôt les vacances et dans le tumulte des fêtes de fin d’année, vous aspirez au calme. Vous en avez assez de devoir tout négocier avec vos enfants, d’entendre des cris ou des disputes. Vous essayez de faire de votre mieux et pourtant vous ne savez pas comment gérer les réactions de vos petits. Regardons ensemble comment accueillir les émotions de votre enfant.
Votre réaction spontanée habituelle…
“Je ne veux pas mettre de pull, j’ai chaud”…. “non, garde ton pull !”
“Ce film était nul !”….”mais non, c’était très intéressant”
“Je n’ai pas aimé ce cirque, il n’y avait même pas de lions !”… “tu exagères, pour une fois que l’on va au cirque, moi j’ai trouvé ça super”.
Ce genre de répliques vous dit quelque chose ?
Je vous propose de redevenir l’enfant que vous avez été, juste le temps de l’une de ces répliques.
Comment vous sentez-vous ? Quelle est votre réaction ?
Vous avez du mal à vous téléporter en enfance ?
Alors faisons un autre essai.
Vous êtes énervé par une remarque de votre patron et avez envie de la partager avec un ami que vous rencontrez et qui vous répond :
“Franchement, tu t’énerves pour peu de chose, c’est idiot de réagir comme ça.”
Ou alors : “tu sais ce que tu devrais faire, à ta place, je lui aurais répondu……”
Ou encore : “je n’ai pas le temps, on en parlera plus tard !”
Ces réponses vous aident-elles ?
Sûrement pas..
Tout comme votre petit, vous avez sûrement l’impression de ne pas avoir pu être entendu et respecté dans ce que vous ressentiez.
Quelles sont les conséquences pour votre enfant ?
Toutes ces remarques sont comme des petites couches qui se superposent les unes aux autres. Elles invitent ni vu, ni connu, votre enfant à prendre de la distance avec ce qu’il ressent, à ne pas écouter ce qu’il ressent.
N’oublions pas que le cerveau d’un enfant est en plein développement et arrive à maturité totale à la fin de l’adolescence…
Plus particulièrement, c’est une zone à l’avant de son cerveau, le lobe préfrontal, qui va se développer progressivement à partir de ses 6-7 ans.
Pour nous adultes, cette partie est essentielle, entre autres, dans le contrôle rationnel de nos émotions, la prise de recul, l’acceptation.
Un petit a quant à lui des impulsions qu’il contrôle difficilement. Par exemple, il veut quelque chose tout de suite et va trépigner voire crier pour l’obtenir. Il peut passer du rire aux larmes avant que vous ayez eu le temps de réagir… ou l’inverse.
Un enfant n’est donc pas en pleine possession de toutes ses capacités pour décrypter et faire face à une situation sereinement.
Charge à nous parents de l’aider à le faire afin qu’il développe cette habileté.
Nos paroles, attitudes, regards, tons de voix, vont faciliter ou non la pleine maturation de son cerveau.
J’ai bien dit faciliter. Et oui, car nous ne sommes pas les seuls responsables du développement du cerveau de notre enfant. Le reste de la fratrie, de la famille, des relations rencontrées auront bien sûr un rôle. Le petit devenu grand continuera également à développer son cerveau toute sa vie. C’est ce que l’on appelle la plasticité neuronale.
Il y a quelques années, certains pédiatres disaient que “tout se joue avant 7 ans”. Nous savons maintenant et heureusement que cela n’est plus vrai.
Revenons à nos petits en pleine crise. S’ils ne sont pas capables de réguler leurs émotions, que pouvons-nous faire ?
Tout simplement : les accueillir.
Les 3 étapes pour accueillir les émotions de votre petit ?
1ère étape : écouter
Commencez par écouter votre enfant avec une attention pleine et entière. Interrompez ce que vous faites et donnez lui toute votre attention pendant un instant, si petit soit il.
2ème étape : verbaliser
Aidez votre enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent. Vous lui permettez ainsi de développer son vocabulaire pour améliorer sa perception et sa compréhension de ce qu’il ressent.
“Cela a l’air frustrant”
“Tu sembles énervé”
“Tu as l’air très en colère”
3ème étape : tour de magie ?
Utilisez l’imaginaire pour leur offrir ce qu’ils souhaitent.
“J’aimerais faire apparaître une glace géante pour toi, tout de suite !”
Combien de fois l’imaginaire nous a sauvé d’une crise assurée et de disputes. C’est juste magique !
4ème étape : vous
Je sais, j’avais dit 3, mais cette 4ème étape est spéciale. Elle ne concerne pas votre enfant mais vous-même, rien que vous.
J’entends d’ici votre étonnement : “moi ?!”
Oui, vous !
Pour accueillir les émotions de votre enfant, il vaut mieux être en capacité de le faire.
Cela vous permettra d’éviter des répliques du style : “ARRETE DE CRIER !!”, tout en hurlant comme un possédé.
Cela vous rappelle quelqu’un ?
Cette étape est vraiment essentielle. Prenez soin de vous et de vos émotions, en tout premier lieu, vos enfants vous en remercieront … peut-être des années plus tard, une fois qu’ils en auront conscience. C’est comme le masque à oxygène qui tombe en cas de dépressurisation dans l’avion. Vous devez commencez par mettre le vôtre avant d’aider quelqu’un d’autre.
Alors si vos émotions sont vives également, exprimez ce que vous ressentez et agissez en conséquence. ?